Dimensions: 57 pieds par 25 pieds

Réalisation: 2018

Cette murale illustre une autre partie marquante de notre histoire et de la mémoire collective de la population de Sherbrooke. Qu’il s’agisse du Marché Lansdowne, où les gens de toute la région venaient vendre leurs produits régionaux et où la population venait se ravitailler, ou encore l’ancien terminus d’autobus de Sherbrooke, où des milliers de personnes provenant de partout, arrivaient au cœur de Sherbrooke, comme simples visiteurs, ou encore pour y fonder leur avenir et une famille.

Emplacement:  18 rue King Ouest, Sherbrooke, J1H 1N8

1. Lloyd Scheib et Paulette Couture

Lloyd Scheib, né à Sherbrooke (1938-2014), et Paulette Couture, née à Windsor (1933-2018), se sont mariés à Sherbrooke en 1961. Le couple élève deux filles : Lynda-Gayle né en 1964 et Lysa-Gynaen 1972. Après la séparation du couple, M. Scheib a, à compter de 1997, fait vie commune avec Mme Lyse Émond de Sherbrooke qu’il a d’ailleurs épousée en 2012 et avec qui il a passé le reste de sa vie.

Nicolas Scheib (1889-1975) le père de Lloyd, est né à Beyrouth au Liban, fils de tailleur. Fuyant les troubles politiques occasionnés par l’empire Ottoman, il s’établit à Sherbrooke en 1916. En 1930, il épouse Odette Rabbath. Le couple élève quatre garçons, tous nés à Sherbrooke : Vitol Joseph, Renaud, Lloyd, et Donald Nicholas. Il ouvre un commerce spécialisé de vêtements pour hommes et garçons, au 83 de la rue King Ouest, où le commerce demeure jusqu’en décembre 1989. Le bâtiment existe toujours et il est aujourd’hui occupé par le resto-bar Le Tapageur. Nicolas Scheib prend sa retraite en 1960, et cède le commerce à ses deux fils Renaud et Lloyd. Pour sa part, Lloyd que l’on retrouve dans la murale, a travaillé dans l’entreprise de 1955 à 1963, par la suite, il se lance dans la direction de journaux régionaux et de stations de radio ainsi que dans différentes entreprises jusqu’à sa retraite en 2011. Renaud, poursuit le commerce de 1963 à 1989, il tenu un magasin de soulier au Carrefour de l’Estrie en 1985 jusqu’en 1996, année de sa retraite.

2. L'affiche

L’Hôtel Central était situé au deuxième étage du terminus, et l’horloge original, de fabrication Skinner & Nadeau, existe toujours.

3. Autobus Flxible

La Compagnie Flxible a été fondée en 1912 et fermée en 1996, elle construisait des side-cars de moto avec une connexion flexible à la moto. Le nom Flxible a été intentionnellement mal orthographié en 1919 pour protéger le nom par le droit d’auteur. Le premier autobus Flxible, a été livré en 1924 de l’usine de Loudonville, Ohio. Flxible fut l’un des plus grands fabricants de bus de transit en Amérique du Nord.

Le modèle d’autobus illustré dans la murale est un Flxible Clipper 1947 avec un moteur Buick Roadmaster de 320 pouces cubes. Capacité de 29 passagers. Ce type de autobus fut très populaire dans les transports provinciaux du Québec.

1. Jean-Pierre Kesteman

Jean-Pierre Kesteman est né à Bruxelles, (1939-2016). Il a fait ses études supérieures à l’Université de Louvain, un baccalauréat d’archéologie et d’histoire ancienne, puis une licence-ès-lettres.

Sans doute l’historien le plus connu à Sherbrooke et dans toute la région, s’étant donné comme mission de faire connaître l’histoire de sa ville d’adoption. Arrivé à Sherbrooke en 1968, il enseigna à l’Université de Sherbrooke pendant 35 ans, soit de 1968 à 2003.

2. Le chauffeur

Ce chauffeur de dos symbolise le grand nombre de chauffeurs qui ont fait ce métier, parcourant par cœur les rues, les villes et même le monde. Parfois philosophe, ami, confident au quotidien ou encore le temps d’un voyage, un guide anonyme à qui les gens ont fait confiance pour les amener simplement ailleurs, à destination… à leur destin.

Dans cette scène, le chauffeur, en plaisantant, montre à M. Laramée que l’horaire d’autobus qu’il tient à la main accusera un peu de retard. L’horaire date de 1939, soit la date du premier terminus de Sherbrooke. Cette situation fait bien rire M. Kesteman!

3. Alphonse Laramée

Alphonse Laramée (1908-1978), est né à East Angus. Il a obtenu un diplôme commercial au collège d’East Angus. En 1930, à Detroit (Michigan), il épouse Annette Duquet. Le couple a un fils, Yvan.

En 1938, il débute l’exploitation d’une compagnie de transport par autobus, qui fait le circuit entre Sherbrooke et Drummondville et, par la suite, entre d’autres villes de l’Estrie. De 1943 à 1958, il est administrateur de l’association des propriétaires dautobus du Québec et devient président du même organisme de 1958 à 1959, puis président honoraire. De 1952 à 1978, il dirige le service municipal d’autobus de Sherbrooke, service devenu plus tard la Corporation métropolitaine de transport Sherbrooke.

En 1954, il fait construire le garage d’autobus de la rue des Grandes-Fourches Sud, près du pont Joffre; en 1955, le terminus des autobus interurbains de la rue King Ouest et, en 1960, les appartements de la rue de la Châtelaine. Une 3ieme génération de la famille Laramée est toujours impliquée dans le développement du centre-ville.

1. Louis Mobile

Tout le monde connait les restaurants Louis à Sherbrooke propriétés de Yvon Ellison. Plusieurs se souviennent de la petite cabane à patate frite littéralement accrochée au pont Aylmer, (1955-1989). Mais connaissez-vous l’origine de son nom… Louis?

Ce resto bien sherbrookois faisant compétition aux grandes chaines d’alimentation, porte le nom de son fondateur : Louis Balawyder (1918-2002). Louis Balawyder est né en 1935, sur une ferme à Rama en Saskatchewan. Il quitta sa ville natale à l’âge de dix-sept ans, pour travailler dans les mines, qu’il a quittées parce qu’il est tombé amoureux de sa future, Olga Skwarka à Montréal. Ils eurent 4 enfants : Louisa, Diana, Carol Ann et Donny.

Louis Balawyder est arrivé à Sherbrooke en 1943 et débuta son commerce mobile, qu’il conduisit de chez lui afin de s’installer au Marché Lansdowne au quotidien avec sa cantine mobile « La Louis Mobile », ceci avant d’installer définitivement sa roulotte près du pont Aylmer en 1949. Il a eu trois restaurants de restauration rapide Louis Luncheonette. Ses frites avaient la réputation d’être les meilleures, et la tradition se poursuit.

Depuis 1969, trois générations exploitent toujours les restaurants Louis Luncheonette, soit feu Yvon Ellison qui fut barbier de profession au terminus d’autobus avant d’acheter le restaurant. Maintenant, la tradition se poursuit avec son fils, Pierre Ellison et ses enfants, toujours avec un grand souci de qualité et du service empressé dans les trois restaurants.

2. Caisses de bois

Elles évoquent la période industrielle et métallurgique du quartier durant plusieurs décennies.

 

  • 1914-1918, Canadian Rand,transformée en usine d’armement.
  • 1900, Jenckes,fonderie et machinerie lourde pour mines.
  • 1896, la boisson gazeuse Bulls Head.
  • 1930, Hall Machinerie,usine de fabrication de poêles et fournaises.
3. Gerard Foucault

Toute une génération se souvienne de Gérard…monsieur Gérald Foucault (1924-2008). Gérard Foucault était un être coloré d’aucune malice, il a fait partie du paysage du centre-ville sherbrookois. On pouvait le voir y déambuler quotidiennement à pieds, portant son grand manteau bien rempli de milles et un objets et de journaux.

Dans les années 70 et 80 particulièrement, on pouvait l’apercevoir aux quatre coins du centre-ville, il s’arrêtait selon un horaire et un parcours bien établi chez différents commerçants, garages, dépanneurs et dans certains restaurants privilégiés, ou les propriétaires lui servaient, telle une tradition, des repas gratuitement. Il y passait un certain temps à écouter et/ou à reboudiner un monologue des nouvelles de la journée, on disait de lui qu’il parlait plus vite que son ombre.

À chaque jour, Gérard ne manquait pas d’aller saluer le policier en devoir dans la tour de circulation, communément appelée la poubelle, à l’angle des rues King Ouest et Grandes Fourches.Le lendemain matin, il repartait de plus belle arpenter les rues du centre-ville.

 

1. Yvan Grégoire

Yvan Grégoire (1942-2006), né à Cookshire, mérite d’être cité en exemple pour son courage et sa détermination. Yvan Grégoire était sourd et muet de naissance. Il a gagné sa vie à travailler au terminus d’autobus de Sherbrooke, même s’il n’y occupe officiellement aucun emploi. Et ce depuis la construction du terminus en 1958. Personne n’y avait plus d’ancienneté que lui, il connaissait tout le monde et tous les recoins et rudiments du terminus, il a dû abandonner son travail en 2004, par cause de maladie.

Yvan Grégoire, que l’on surnommait irrévérencieusement « Le pot » en référence à son handicap auditif, transportait les colis et les bagages des autobus. Il nettoyait aussi les parebrises de ces mastodontes. Son salaire, les pourboires que lui laissent les chauffeurs et clients. Une compagnie d’autobus lui versait aussi une commission pour chaque pare-brise et plancher nettoyés durant la semaine.

Malgré son handicap, il ne s’en laissait pas imposer, les chauffeurs n’oublient qu’une seule fois de lui verser volontairement son maigre pourboire, car à leurs prochaines visites à Sherbrooke, ils durent eux-mêmes sortir les colis et toutes les valises.

L’homme s’était forgé une place au terminus, il y était heureux, car il était chez lui au terminus. Il se savait utile et compris, tous les employés savaient comment s’y prendre pour communiquer avec lui. Le rire était le seul son que l’on pouvait entendre sortir de sa bouche, et il aimait rire.

 

2. Le départ

Combien d’histoire d’amour, de chagrin, de départ, de joie et de renouveau pourrait être raconté si les murs du terminus pouvaient parler ?

Un homme d’âge mûr assit à la fenêtre de l’autobus se remémore tendrement des souvenirs de jeunesse en regardant ce jeune couple sur le point de se quitter…il peut imaginer leur difficulté à se laisser, la jeune fille quittant Sherbrooke, ses amis, sa famille et son amoureux que pour un temps, afin de poursuivre ses études…peut-être…qui sait…le terminus n’est pas toujours une fin en soi, mais une correspondance sur l’itinéraire de la vie.

3. Autobus Laramée Ltée

En 1938, Alphonse Laramée débute l’exploitation d’une compagnie de transport par autobus, qui fait le circuit entre Sherbrooke et Drummondville et, par la suite, entre d’autres villes de l’Estrie.

1. Les jeunes et la voiture

L’enfance au centre-ville, où tous passaient les weekends en famille, en allant au cinéma ou au restaurant.  Le magasinage était aussi à l’honneur, que ce soit Au Bon Marché…ou à l’arrêt privilégié des plus jeunes, au magasin de jouet Boulanger, ou à regarder les courses huit ‘’tracks’’d’autos model réduit, communément appelés Slot cars, au sous-sol du terminus.

2. La Tribune

Àla une du journal La Tribune :

  • La compagnie municipale d’hydroélectricité est nommée officiellement Hydro-Sherbrooke.
  • Ouverture officielle du stationnement rue Dépôt.

Publicités :

  • Skinner & Nadeau Inc. : 82 rue Wellington Nord. La bijouterie Skinner existe depuis 1859, trois générations se sont succédées. Cette entreprise a fusionné en 1954 avec la bijouterie Nadeau et fils alors située sur la rue King Ouest.
  • André Couture, notaire : 51 rue King Ouest, Edifice Central. M. Couture représente bien les professionnels du quartier, assurance, comptables architectes.
  • Au Bon Marché :45 rue King Ouest. Mortimer Vineberg ouvrit « Au Bon Marché ». Il était propriétaire et gérant, avec deux de ses enfants, Ari et Adèle. Après la fermeture du Bon Marché, l’immeuble fut vendu à Roger Labonté en 1991, qui a offert une cure de rajeunissement à l’édifice.
  • N. Boisvert & fils :5 rue King Ouest, Jean-Napoléon Boisvert ouvrit en 1904 une maroquinerie ou l’on vendait aussi des articles de voyages. L’édifice fut démoli en même temps que le pont Aylmer, soit en 1989.
  • CKTS-AM 900: En ondes depuis 1946, filiale de Radio Canada, qui a été vendue à Télé-média à la fin des années soixante.
3. Claude Métras

Claude Métras, mécène, engagé et passionné des arts et de la culture et personnalité publique bien connue à Sherbrooke.

On le voit ici à faire lecture du journal quotidien La tribune, raquette de tennis à l’épaule, prêt pour un match de ce sport qu’il adore toujours.

En 1955, il gagne le championnat de tennis de la Ville de Sherbrooke.

Nous le retrouvons comme évaluateur, arbitre et médiateur agréé de formation et relationniste pour le cabinet Raymond Chabot Grant Thornton. Natif de l’ancien quartier Est de Sherbrooke, il fut notamment représentant de l’arrondissement de Fleurimont au Comité de toponymie de la Ville de Sherbrooke.

Président de la Société d’histoire de Sherbrooke de 2003 à 2006, car l’histoire a toujours occupé une place importante dans sa vie, elle y est omniprésente. « L’histoire, c’est comme le point d’ancrage de toute activité humaine ». Il a joué un rôle majeur dans l’organisation des Concerts de la Cité, à l’Orchestre symphonique de Sherbrooke (OSS), au sein du Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke et d’Ottawa, il est un bénévole accompli.

1. Église St-Jean Baptiste

La paroisse fut nommée par Mgr Antoine Racine, premier évêque de Sherbrooke, en souvenir de la paroisse de Saint-Jean-Baptiste-de-Québec, qu’il avait desservi durant 21 ans. La première église est construite en 1884 et c’est en 1908 que l’église actuelle fut construite, surnommée la Cathédrale de l’Est.

 

2. Marché Lansdowne

La rue Lansdowne 1893, devenue Grandes Fourches 1935. L’histoire des marchés publics est longue à Sherbrooke. Le 1er marché public 1837-1866 fut au coin des rue Belvédère et Marquette,puis il déménagea au Market Square 1859-1900, soit maintenant le Carré Strathcona en face del’actuel hôtel de ville qui fut pendant plusieurs années le palais de justice. Pour ensuite s’installer et devenir le Marché Lansdowne inauguré le 16 juin 1900, qui ferma ses portes en 1955.

3. Marché public

La fermeture du Marché Lansdowne en 1955,  laissa place au Marché Public municipal de Sherbrooke 1955-2002 et au terminus de Sherbrooke.

1. Terminus

1er terminus de Sherbrooke 1939 était situé tout près de l’actuelle Maison du Cinéma. Par nécessité et pour la modernisation des services et la popularité du transport en commun, un nouveau terminus ‘’moderne’’ très apprécié du public, fut ouvert le 4 septembre 1958.

  • Hôtel moderne avec bain pour 4$ la nuit.
  • Air climatisé
  • Système automatique de chauffage
  • Édifice à l’épreuve du feu
  • Son restaurant.
  • Sa pharmacie.
  • Son barbier.
  • Son cireur de soulier.
  • Son photomaton.
  • Sa salle de divertissement au sol-sol.

Le terminus est détruit pour faire place à l’édifice actuel, abritant le SAQ, en 2002.

2. Poteau de barbier

L’origine du poteau de barbier rouge-blanc-bleu, est un leg qui date du Moyen Âge. À cette époque, les barbiers devaient parfois utiliser leurs instruments à d’autres fins que la coupe des cheveux ou la taille de la barbe, ils pratiquaient de petites opérations de chirurgie et arrachaient des dents. L’enseigne tricolore symbolise le bleu pour les veines, le blanc pour les bandages utilisés et enroulés sur un bâton pour les faire sécher et le rouge pour le sang. Dans cette murale, on est loin de cette période un peu lugubre, il symbolise la présence du ¨barbershop¨, du salon de barbier dans le terminus, tenu dans cette période par Yvon Ellyson, Pierre-Luc Dubreuil et Real Bonneville.

Murale Sherbrooke 2018

Capsule vidéo, réalisée par Sybiline Art suite à la création de la murale « Terminus et populus ».