Des établissements pour aînés du Québec enjolivent les portes de leurs ascenseurs d’œuvres d’art pour les camoufler afin d’empêcher certains résidents de fuguer.
LE JOURNAL DE MONTRÉAL – 31 mars 2019
Alex Drouin
Une quinzaine de CHSLD et des centres d’hébergement pour aînés de la province se sont associés avec la compagnie sherbrookoise Murales urbaines à revitalisation d’immeubles et de réconciliation sociale (MURIRS) non seulement pour embellir les espaces de vie, mais aussi pour diminuer le nombre de fugues de résidents.
« Ça évite que les personnes âgées aux prises avec de la démence ou des problèmes d’Alzheimer voient les portes d’ascenseurs et décident de s’enfuir », a affirmé l’agente d’information au CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal, Jocelyne Boudreau.
Son homologue en Outaouais, Patricia Rhéaume, a également confirmé que ces peintures avaient eu des impacts positifs.
« Ça évite qu’ils pèsent sur les boutons pour ensuite se perdre », a-t-elle souligné.
La sécurité avant tout
Cette répercussion positive à une démarche sociale réjouit le président de MURIRS.
« On s’est doté d’un mandat social, explique Serge Malenfant en parlant de la compagnie. Toutefois, il faut reconnaître que d’aider ces personnes va au-delà du mandat qu’on s’était fixé. »
M. Malenfant a fait savoir qu’avant de peinturer les portes, il était important de vérifier avec les services d’incendie que le tout soit sécuritaire.
« Il ne faut pas que la sécurité soit mise de côté, comme les panneaux de sorties et les extincteurs obstrués », a assuré le coordonnateur en sécurité incendie à la MRC de Coaticook, Jonathan Garceau.
MURIRS est également l’auteur d’œuvres dans l’un des CHSLD de Coaticook où l’on peut, entre autres, admirer une fresque représentant une bibliothèque sur les deux portes d’ascenseurs.
« En cas d’urgence, il faut utiliser les marches plutôt que les ascenseurs », a-t-il répondu lorsque Le Journal lui a demandé s’il n’y avait pas un certain danger que les portes d’un ascenseur soient peinturées advenant un incendie.
MURIRS a également laissé agir son art au Centre de réadaptation de l’Estrie en peinturant un univers aquatique dans l’une de ses cages d’escaliers.
Pour les enfants aussi
Les intervenants utilisent cette peinture pour la réadaptation des enfants, souligne la physiothérapeute du centre, Cynthia Fontaine.
« On fait des jeux avec les dessins sur les murs et les enfants s’amusent, mais les efforts ressentis de leur part sont moindres », a-t-elle souligné.
« C’est ce qui se rapproche le plus de la réalité pour eux plutôt que des jouets trop petits », a ajouté la chef de service en déficience physique enfant et adolescent du centre, Julie Duguay.
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